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5 mars 2013

PROBLEMATIQUE DU LOGEMENT AU GABON, une analyse d'Anicet BONGO ONDIMBA

PROBLEMATIQUE DU LOGEMENT AU GABON

Le non ou le mal logement au Gabon reste une réalité

 

« Un logement pour tous », c’est bien la promesse faite par le Président de la République Ali BONGO ONDIMBA tout au long de la campagne électorale et dès sa prise de fonction en 2009. Presque quatre ans après, sur les 5000 logements annuel promis, on continue de s’interroger sur le comment combler le retard enregistré. Un retard qui tourne autour de 200 000 logements. D’autres pistes de solutions sont à prendre en compte.

Une analyse de 2ABO

 

C’est tout de même important de le souligner d’entrée de jeu ! Des initiatives courageuses ont été prises pour réaffirmer cette volonté du Chef de l’Etat. Dès 2011,le Président Ali Bongo Ondimba a notifié au Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme son souhait de voir facilité le cadre juridique de l’accès au foncier, afin de réaliser des progrès rapides et décisifs en manière de juridiction foncière.

Le Premier Ministre de l’époque Paul Biyoghé Mba a donc inauguré le Forum National sur le Foncier dans une optique de dialogue avec la société civile et les partenaires privés. Ces assises étaient organisées autour de trois conférences et de cinq ateliers sur des domaines très spécifiques de la juridiction gabonaise : les secteurs cadastral et domanial. L’ensemble de ces réflexions était orienté vers des solutions pour favoriser le cadre légal en matière foncière et faciliter ainsi l’accès au logement et la création d’infrastructures privées.

Des retombées très concrètes pour la population sont aujourd’hui la mise en place des réformes techniques initiées par le gouvernement, notamment la procédure de guichet unique pour l’accès au logement ou encore l’accélération de l’urbanisation des provinces. Ce forum s’inscrivait dans le cadre global d’un objectif de développement des infrastructures dans l’ensemble du Gabon, ainsi que souhaité par le projet de société du Chef de l’Etat.

 

UNE CONCRETISATION TIMIDE

En ce début d’année 2013, le dossier du logement reste plus que jamais une priorité pour le gouvernement gabonais. Et pour preuve, Il y a quelques jours, la Société Nationale Immobilière (SNI) a annoncé dans un communiqué avoir obtenu, en plus de dotations budgétaires de l’Etat, un prêt de plus de 100 milliards de FCFA sur 3 ans de la part du groupe BGFI Bank, plus grande référence financière de la zone Cemac. Ce programme doit « favoriser l’accession directe à la propriété ou la location pour plus de 3808 foyers répartis dans les localités de Libreville, Nkok, Owendo, Franceville, Moanda, Lambaréné, Mouila, Tchibanga, Makokou, Koula-Moutou, Port-Gentil et Oyem », a précisé la BGFI Bank.

Sur les 3808 logements prévus, le «projet comprend 2 504 logements individuels en accession directe à la propriété et 1 304 appartements en locatif », précise le communiqué de la SNI. En attendant de connaître les conditions d’acquisition des logements, qui feront l’objet d’une large communication, le début des travaux doit démarrer au plus vite, dans l’année. Cette grande opération, qui entre pleinement dans le cadre du Plan Stratégique Gabon Emergent.

 

REFORMES ET CHANTIERS

D’autre part, la vaste dossier du logement au Gabon est rythmé par plusieurs séquences notamment de grandes réformes de fonds, de grands chantiers engagés et d’autres qui pointent à l’horizon. De façon concrète, le gouvernement tient à appliquer de manière efficace la réforme foncière. Depuis sa création à l’issue du Conseil des Ministres du 6 octobre 2011, l'Agence Nationale de l'Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre (ANUTTC) est chargée d’aménager les terrains à bâtir et de délivrer les titres fonciers sur le territoire national.

Désormais, avec la mise en place d’un guichet unique, les procédures sont largement simplifiées et les futurs propriétaires peuvent accéder à un logement de manière plus rapide. Pour expliquer au mieux les nouvelles procédures, Ida Rachel Moussavou, Directrice générale adjointe 2 de l'ANUTTC, effectue ainsi depuis le 22 janvier une tournée aux quatre coins du pays et rencontre les administrations et les responsables communautaires. Cette tournée s’est achevée le 1er février dernier. Le but de cette communication est également de lutter efficacement contre la vente illicite de parcelles de terrains et la prolifération des titres frauduleux.

Mais au-delà de toutes ces initiatives de part et d’autre, il faut tout de même avoir le courage de relever quelques manquements à prendre en compte : la qualité précaire de certains logements construits jusqu’à présent, du fait de la conjoncture ; l’absence d’une vision prospective en matière de produits intrants, de financement disponibles et de sociétés ayant l’expertise pour localement entreprendre une construction à outrance. Sans oublier les carences du cadre réglementaire et le non-accompagnement.

Ce projet de construction de logement est capital pour relever le niveau de vie de nos populations. Il faut prendre conscience de la misère dans laquelle vivent certains de nos compatriotes. Cette misère quoique discrète et non médiatisée, elle est tout de même galopante. Tout cela est dû à l’accumulation des erreurs stratégiques, de la méconnaissance des réalités de nos sociétés et de notre environnement. Ceci a entraîné la mise en place des politiques inadaptées au problème. De plus il est souvent malheureux de constater qu’aucun expert commis par le secteur public ou du secteur privé ne tienne compte de la culture et des habitudes qui sont les nôtres au moment d’élaborer des propositions.

La culture est avant tout un aspect primordial  à intégrer dans toutes les réflexions visant à construire notre pays. En tenant désormais compte de cet aspect, nous aurons garanti ne fusse que l’exactitude de l’idée. Toutes les infrastructures en cours dans le cadre de l’Emergence sont réalisées pour améliorer les conditions de vie de nos populations. Mais quelles sont les habitudes et reflexes journaliers de ces populations ? Quelles sont les valeurs traditionnelles et culturelles qu’elles ont acquis de toutes leur vie ? Doit-on offrir des maisons occidentales aux africains habitués à vivre dans un esprit de solidarité et d’entraide mutuelle ? si on le fait, on aura beaucoup investi, mais pas pour répondre aux préoccupations de celui pour qui cette construction a été faite.

Le manque de logement ou le retard enregistré n’est pas avant tout un problème de rapidité des entreprises dans la construction, c’est d’abord un problème d’attitude  du gouvernement face à la situation. L’initiateur du projet, le Président de la République voudrait vivement impulser un changement de la société gabonaise. C’est ce qui explique ses nombreux voyages. Le problème, c’est au niveau de l’approche des problématiques reposant sur les forces et les ressources des secteurs concernés par tel ou tel projet.

Une chose devient claire : le secteur du logement ne peut évoluer que si nous arrivons à mettre en place une stratégie adaptée à nos mœurs c’est-à-dire basée sur l’entraide entrepreneuriale et sur une solidarité opérationnelle. C’est cela l’approche Bantu de résolution d’un problème.

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Commentaires
S
Voici une bonne analyse de la question du logement au Gabon. Comme l'auteur, je salue les réformes engagées par le gouvernement mais je pense toutefois qu'il devrait accorder une plus grande importance à la dimension culturelle du problème afin d'éviter de mettre en oeuvre des politiques et des projets inadaptées à nos besoins car il faut tout de meme pas oublier que notre culture est le cadre de référence à partir duquel nous évoluons. Aors pourquoi ne pas opter pour une approche Bantu de résolution du problème?
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