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CROISSANCEPLUS
18 juillet 2013

INTEGRATION DANS LA SOUS REGION CEMAC/ BRAS DE FER CAMEROUN-GABON ?

 

 

 

BVMAC_LIBREVILLE

DOUALA_STOCK_EXCHANGESIAT_BONNE_IMAGE

 

 

MARCHE FINANCIER EN AFRIQUE CENTRALE : BVMAC/ DSX 

La suite du bras de fer Gabon/Cameroun ?

 

Nombre d’experts,  d’observateurs et d’économistes s’accordent sur une évidence : L’intégration dans la sous-région Cémac (Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale) s’affiche comme la voie incontournable pour un véritable essor économique dans cet espace. Mais de la parole aux actes, il y a un grand fossé qui – au lieu de se niveler - semble plutôt se fissurer d’années en années. Malgré des actions menées çà et là pour rassurer les investisseurs de la sous-région, le climat de méfiance est visible. Démonstration !

Une analyse de Maxime KAMGA, depuis Douala (Cameroun) 

 

 

Des réticences ont été affichées au grand jour par le Gabon et la Guinée Equatoriale en ce qui concerne la libre circulation des personnes sur leurs territoires respectifs. Mais avant, il y a le bras de fer entre le Gabon et le Cameroun pour le contrôle du marché financier sous-régional. Le Cameroun estimant que le siège de la bourse des valeurs Immobilières d’Afrique Centrale lui reviendrait compte tenu de son poids économique dans la sous-région. Pour signifier ce mécontentement, le Cameroun a créé sa propre bourse, la Douala Stock Exchange (DSX), une initiative qui a accentué le climat de méfiance entre les différents responsables des deux bourses.

 

Malgré des actions menées çà et là d’une part, par la Commission de Surveillance du Marché Financier d’Afrique Centrale basée à Libreville et d’autre part, par la Commission des Marchés Financiers basée à Douala pour rassurer les investisseurs de la sous-région, ce climat de méfiance est perceptible et refait à tout moment surface. On l’a récemment observé lors de la sortie très médiatisée du Président de la Commission des Marchés Financiers (CMF), régulateur du marché boursier Camerounais, Théodore Adjangue qui – à travers un communiqué – s’élevait contre la façon dont a été menée l’opération d’appel public pour l’achat des actions d’une entreprise gabonaise dénommée Siat Gabon (Société d’investissement pour l’Agriculture Tropicale au Gabon).

De quoi s’agit-il en réalité ?

 

LE NŒUD DU PROBLEME

Une société gabonaise notamment la Société d’investissement pour l’agriculture tropicale au Gabon (Siat Gabon) a décidé d’entrer en bourse le 25 mars 2013. Evidemment l’entreprise s’est rapprochée de  la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) dont le siège se trouve à Libreville. Siat Gabon a donc ouvert 30% de son capital social par cession d’actions existantes. Cette opération d’un montant total de près de 33,5 milliards de francs CFA, l’initiative de Siat Gabon visait à impliquer les investisseurs nationaux et régionaux dans son développement, conformément à la convention de reprise des actifs agroindustriels des sociétés Hévégab, Agrogabon et Sogadel (Ranch Nyanga) entre l’État gabonais et le groupe Belge.

 

Tout semblait bien se passer jusqu’au 4 avril, date à laquelle Théodore Edjangue, le président de la Commission des marchés financiers (CMF), régulateur du marché boursier camerounais, publie un communiqué dans lequel il dénonçait l’«illégalité» de l’opération de Siatgabon sur le territoire camerounais pour non réception du visa de la CMF.

 

En réaction à cet argumentaire, laCosumaf (Commission de surveillance du marché financiers de l’Afrique centrale basée à Libreville), régulateur de la bourse sous régionale, a déclaré, qu’elle était la seule institution habilitée à délivrer un visa pour ce genre d’opérations. Pour cette institution, la démarche de Siat Gabon et de ses partenaires n’avait donc rien d’illégal sur le territoire camerounais.

 

Le bras de fer ne s’est pas arrêté là. Pour enfoncer le clou, Théodore Edjangués’est voulu encore plus radical dans un communiqué publié le 21 mai dans le quotidien gouvernemental camerounais, Cameroon Tribune. «En l’état actuel du dossier, la CMF n’est pas en mesure d’assurer le public des investisseurs camerounais, que l’étendue et la qualité des informations disponibles tant sur la situation de la société que sur le déroulement de l’opération, soient de nature à leur permettre une prise de décision d’investissement avisée», a-t-il indiqué. Histoire de dire que la participation des investisseurs camerounais à l’appel public pour l’achat des actions se Siat Gabon est une « opération risquée ».

 

Dans cette deuxième réaction, nous faisons remarquer que la CMF présente plutôt l’argument de la qualité et de la fiabilité de l’opération et non plus sa régularité. Une attitude qui a le mérite de présenter au grand jour le climat de méfiance dans lequel collabore les opérateurs économiques des deux pays.

 

LE BRAS DE FER EST-IL UNE BONNE OPTION ?

 

On se demande bien pourquoi les responsables des deux marchés financiers ont-ils choisi ouvertement d’afficher leurs divergences de vue au lieu d’opter pour la concertation ? Une concertation qui aurait permis d’aplanir les zones d’ombre et de rassurer les investisseurs non seulement du Cameroun, mais de toute la sous-région.

 

Une chose est sûre : si la sous-région Cemac veut véritablement s’inscrire sur la voie du développement économique pour l’Emergence de ses Etats tant prônée par ses leaders politiques,  elle devrait se résoudre urgemment à mettre de côté les vieilles questions de leadership entre le pour citer ce cas du Gabon et du Cameroun  ou encore accélérer la libre circulation des biens et des personnes pour le cas de la Guinée Equatoriale et le Gabon. En réalité le débat pour la construction d’une économie sous régionale solide semble s’être arrêté au plan économique, à la nécessité de chaque pays de préserver ses prétendus atouts économiques et au plan politique, au risque de chaque leader de voir la souveraineté de son pays mis à mal. Ce débat pourrait évoluer si nos opérateurs économiques et leaders politiques acceptaient de regarder le problème sous un autre angle. Notamment en répertoriant les atouts exclusifs et reconnus de chaque pays qui pourraient profiter à l’ensemble de la sous-région. En réalité, On fait du sur-place, on perd plus de temps et d’énergie à vouloir préserver des prétendus atouts.

Espérons que l’effectivité de la suppression des visas en zone cemac dès Janvier 2014 pourrait donner un coup d’accélérateur au processus d’intégration sous-régionale. Reste à aplanir  les questions de leadership.

 

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